800 VN - épisode 2 : le retour de la vengeance

Hello, je continue sur la lancée de ma présentation.


L'autre jour, un ex-collègue m'appelle en me disant que sa bécane, une Kawasaki VN800 personnalisée, s'est bloquée net en roulant et qu'elle ne démarre plus depuis. Comme nous avons bossé ensemble pendant 6 ans et qu'il a suivi mon travail sur la DR, il a insisté pour que je vienne ausculter sa monture. Ca tombe bien, j'ai pas grand chose à me mettre sous la dent en ce moment.

C'est pas la sienne, mais elle ressemble à ça.




Le rdv est pris et le jour J le problème est vite défini: moteur bloqué. Il a suffi d'enclencher la 5e et d'essayer de tourner la roue arrière pour s'en apercevoir. Histoire de s'en assurer, j'ai ouvert le bouchon face au vilbrequin sur le carter d'alternateur, et j'ai essayé de le faire tourner avec un cliquet, une rallonge et une douille de 17, la boîte au point mort. Résultat identique, bref ça craint.

Avant d'aller plus loin, j'ai fait trois fois le tour de la bécane avant de m'apercevoir que le moteur de la VN est très difficile d'accès; hormis les carters latéraux et le carbu, on ne peut quasiment rien démonter lorsque le moteur est dans le cadre!
Comme mon collègue et moi étions chauds, en une heure le moteur était posé sur une planche.

C'est à partir de là que j'ai pensé à faire des photos avec mon téléphone, faute de mieux.

La bécane en question, bien allégée.









J'ai commencé par déposer les couvercles de culasse pour avoir un aperçu de l'état du haut moteur, car en cas de chute de pression d'huile par exemple, c'est là que ça morfle en premier (j'en sais quelque chose...).





Jusqu'ici RAS.











Petit coup d'oeil sous le carter d'embrayage au cas où les pignons auraient un pépin entre les dents. Toujours rien d'anormal.



Puis j'ai enfin la présence d'esprit de regarder à quoi ressemblent les bougies, et là c'est le drame: si celle du cylindre avant est tout à fait normale, celle de l'arrière a été complètement martelée!



J'ai pas mieux comme photo...


Pour en savoir plus, il faut donc déculasser le cylindre arrière.
Dépose de la rampe de culbuteurs et de l'arbre à cames.



Puis la culasse. On dirait qu'il manque un truc...



Le piston a mâché une soupape d'échappement, c'est pas beau à voir.





J'ai galéré pour sortir le cylindre, le piston était bien coincé dedans.



A première vue la bielle semble intacte.



Voilà l'ampleur des dégâts:



Le cylindre a pris cher, il est fissuré à plusieurs endroits.





Le piston fait encore plus la gueule, il a éclaté!  







Et voici la responsable, désormais en kit.



La culasse est marquée mais peut-être pas irrécupérable. Je l'ai dépouillé pour l'examiner.





Bonne nouvelle, les sièges ne sont pas marqués.




Pour la suite, je vais:
-rapatrier le moteur chez moi, pour bosser tranquillement dans ma cave
-commander les pièces nécessaires au remontage
-chercher pourquoi la soupape n'est pas remontée

du travail

Ca c'est du reportage !

Félicitation pour le Boulot sur le moteur (encore qu'il semble t'en rester ) et les photos

Bonne continuation et, si tu te sens, continues a nous montrer ce que tu fais
Ca pourrait aider les, comme moi, qui se lancent dans la mécanique

J'adore ce genre de "tuto" bien imagé et expliqué !!
Merci François , et on en re-demande !!

c'est rare une soupape qui casse comme ca mais ca arrive parfois c'est pas de chance que ca tombe sur celle de ton pote!! en tout cas la culasse na presque rien ca c'est une chance une vrais aller montre nous le remontage des que possible a+

Merci à tous. Pas de soucis, je vous ferai profiter de l'intégralité du remontage.


J'ai déjà commandé quelques pièces:

-un ensemble cylindre-piston-segments trouvé sur Ebay.de pour 80€ fdp inclus. L'état des pièces est excellent.



-un lot de pièces cherchées chez Kawasaki (2joints d'embase, 2 joints de culasse, 8 joints de queues de soupapes, deux joints d'échappement, deux soupapes d'échappement).



Mon collègue m'a passé sa RMT, ça peut aider.



Je me suis aussi payé un palmer, ça peut toujours servir.

J'ai rapatrié le moteur dans ma cave, j'y serai plus à l'aise.



J'ai assemblé un chariot pour poser le moulin dessus, c'est plus pratique.

J'ai eu un cas presque similaire, il y a quelques année, avec le 800vn d'un poteau Le moteur a bloqué en roulant
Au démontage, surprise, deux soupapes, plantées à l'envers, dans le piston J'ai beau avoir démonté le moulin entièrement, impossible de retrouver les clavettes de soupapes le moulin, depuis, est toujours dans ma cave, je pourrais avoir besoin de pièces pour le mien, mais, tant que je n'ai pas retrouvé ces clavettes, pas question de remonter le moteur, au rique qu'elles viennent fouttrent la mer... Bon couarge pour la remise en état

Maintenant que j'ai un APN correct sous la main, on peut mieux voir les dégâts.























Une vis d'échappement a fait de la résistance au démontage, à tel point que j'ai du percer la tête.



Après un examen minutieux, aucun siège de soupape n'est marqué, la culasse est donc sauvable.

J'ai commencé à ébavurer les traces sur la culasse à l'aide d'une mini-perceuse type Dremmel.




Concernant les causes de la panne, il n'y en a pas 36: la soupape a surchauffé et a cassé.
Je soupçonne le cylindre arrière de tourner trop pauvre à cause d'une fuite importante au niveau du raccord d'échappement sur la culasse. Lorsque c'est arrivé, mon collègue roulait tranquille sur le couple, genre 60km/h en 5e. Mais ça lui arrive aussi de la pousser au rupteur, qui n'est pas forcément une bonne chose pour ce moteur...

J'exclus un problème de culbuteur, je n'ai rien relevé d'anormal dessus et la deuxième soupape d'échappement aurait aussi tapé. Rien d'anormal non plus dans le guide de la soupape concernée. Idem pour le ressort, il a exactement les mêmes caractéristiques que les autres.

Un recit digne de Pierre Bellemare,et un diagnostic digne de bones, on attend la suite. Courage pour la suite.

J'ai fini de lisser la culasse. C'est pas super esthétique mais ça devrait faire l'affaire. J'espère que les quelques crevasses ne vont pas trop faire chuter le taux de compression.



J'ai imaginé un temps de faire recharger les crevasses en matière et faire rectifier la culasse ensuite. L'opération reviendrait sans doute moins cher que l'achat d'une culasse neuve, mais il y aurait toujours le risque de créer un point faible débouchant sur une fissure ou que l'ajout de matière se barre comme le plombage d'une dent (et là retour à la case départ ). Et faut encore trouver le mec qui peut faire ça.
Le pro que j'avais consulté lorsque j'avais flingué la culasse de la DR m'avait expliqué que pour que la matière ajoutée accroche correctement, il faut qu'elle soit de la même composition que l'alu du moteur, et il y en a tellement... En plus un alliage japonais de plus de quinze ans, il m'a conseillé d'acheter une autre pièce!

On continue donc avec cette culasse. Pour en finir avec cette face, je "rectifie" le plan de joint avec du papier grain 1000 imbibé de WD40 posé à plat sur le plan de travail.



Même traitement pour le cylindre.

Vivement la suite !! Ce genre de feuilleton qui vous fait tirer la langue, j'adore, et en plus d'être beau, c'est instructif. Pour moi, la mécanique c'est comme la musique : je ne suis pas très fort, mais qu'est-ce que j'aime ça !!
Les rayures dans la culasse ne joueront pas sur le taux de compression, tout au plus peuvent-elles perturber un peu le flux des gaz. Toutefois, sur un moteur comme ça, je doute fort que ça ait un effet quelconque. Bon courage pour la suite, et surtout continue le reportage !

Oui, on aimerait pouvoir en faire autant



bravo

Merci les gars.

Pour la compression, c'était ironique! Je me doute bien que les crevasses de 2 ou 3 mm cube vont pas modifier de manière extraordinaire le volume de la chambre.

Si vous faites un tour sur ma présentation, vous verrez que j'ai commencé en douceur avec une 125. Suivez le lien de la DR, il suffit juste de se lancer un jour.


Aujourd'hui, j'ai attaqué l'extraction de la vis cassée au niveau de l'échappement. Même si elle dépassait encore, elle m'a bien fait suer. J'ai finalement du la percer de part en part pour l'affaiblir, la décoincer avec une queue de cochon et pousser les restes avec un taraud.



Avec sa nouvelle vis, la culasse est passée au nettoyage.



Je peux attaquer le rodage des soupapes, bien moins fatiguant avec la perceuse.



C'est là que je me suis rendu compte qu'une soupape d'admission est un peu tordue après avoir pris un coup. Ca se voyait pas lorsqu'elle était sortie, mais en essayant de la tourner dans son siège, c'est flagrant. Va falloir que je retourne chez Kawa...

andre_21 a écrit:

Oui, on aimerait pouvoir en faire autant



bravo

++1

et en plus avec les photos on a l'impression de participer

c'est du beau travail !...c'est beau de voir un mec bien organiser et equiper en plus (outils partout, chariot a roulette pour le bourin) qui ne travail pas a quatres pattes dans la merde! mais perso je changerais toute les soupapes car si une a casser a cause de la chauffe il n'y a pas de raison pour que les autres soit rester froide...et prendre le risque qu'une autre soupape casse ...moi je le prendrais pas!trop peur de devoir me metre a quatre pattes dans la merde ,(oui je ne suis pas organiser pour la bricole!!apres je ne suis pas un pro et je ne peut donc pas donner de leçon a qui que ce soit!!cetait juste un avis rien de plus)

Chapeau bas MaitreCourt !

Ca c'est instructif et bien mené, Je suis pas sur que ca soit aussi bien dans certaines concessions...

Merci à tous. Pour info, je ne suis pas mécano, j'ai juste appris par moi-même sur le tas, en me renseignant, en faisant des erreurs... Je me suis équipé petit à petit au fil des années avec de la récup, des achats lors de promos, des dons de mon père, etc.

Je ne change pas les soupapes d'admission (sauf celle qui a tapé), je ne m'en fais pas trop pour elles même en cas de surchauffe, car elles sont refroidies en permanence par le mélange air-essence admis dans la chambre.


Travail du jour, le grattage du vieux joint d'embase du cylindre.

Avant.



Après une heure de travail d'esclave avec une lame de cutter, les plans de joint sont impeccables. Heureusement que j'ai pu compter sur l'aide de l'agent special Release qui passait par là!

Avant de commencer à ré-équiper la culasse, j'ai examiné chaque pièce. J'ai contrôlé chaque trou et canal de graissage, comparé mes mesures avec celles de la RMT, il n'y a rien à signaler.



L'arbre à came est comme neuf.



Pareil pour les culbuteurs. Ici celui d'échappement.



Pas d'irrégularité sur l'axe des culbuteurs.

Jolie taf, pour quelqu'un qui n'est pas de la partie

étant ancien proprio d'n 750 dr j'avais suivi en direct la retauration de ton dr!!! vraiment super boulot
mais le jour que tu as oublié de remettre l'huile et que tu as fusillé le haut moteur , là tu as plombé l'ambiance et je crois que tous les membres du fofo ont eu les boules pendant un moment!!
je me rappelle meme d'un membre qui voulait lancer une souscription je crois!
pour ma part je suivais ça comme un feuilleton et ce jour la le heros est mort!
tu as certainement été plus touché que nous ,tout ce boulot aneanti pour un bouchon de vidange!!!!
ce ne sont que de mauvais souvenirs! lton pote a de la chance !son VN est entre de bonnes mains!

Merci Sapetoku, content de te retrouver ici. C'est vrai, des membres de DRmania voulaient se cotiser pour me payer des pièces. Ca m'a touché, mais ils n'avaient pas à payer pour ma connerie.
En tout cas, je peux te garantir que tu n'as pas eu autant les boules que moi... Aujourd'hui j'en rigole avec les copains, mais à l'époque...



J'attaque maintenant le cylindre avant, ce serait bête de passer à côté de quelque chose alors que le moteur est sorti. En plus, ça me permettra de vérifier plus facilement le jeu des têtes de bielle. Pour rappel, et j'ai eu du mal à m'y faire tant ça paraît contre-nature, le pied de bielle est côté piston tandis que la tête de bielle est côté vilbrequin.

Le déculassage est vite fait.





Est-ce que l'aspect caramélisé de la chambre est normal?

Le cylindre et le piston sont déposés, je suis de nouveau bon pour une scéance de grattage de joint.

Histoire d'évacuer au plus vite cette tâche fastidieuse, je me suis mis au nettoyage des plans de joint d'embase du cylindre avant.





J'ai pu facilement contrôler le jeu latéral des têtes de bielle, qui est tout à fait satisfaisant. La bielle arrière ne présente pas de déformation visible.



Je voudrais aussi m'assurer que le vilbrequin tourne rond et facilement. Pour ça, il faut que je dégage les chaînes de distribution, le pignon d'entraînement et le rotor d'alternateur.
Je commence par tomber les carters.





Il n'y a plus de joint sur le carter d'alternateur, juste des traces de pâte à joint. C'est pas la première fois qu'il est démonté!

C'est maintenant que ça se complique; si la vis du pignon d'entraînement se desserre sans faire de chichis, il n'en va pas de même pour celle du rotor... Pas moyen de la débloquer!
Je retenterai ma chance demain.

Bon, cette vis de rotor d'alternateur est vraiment coriace. Pour commencer, j'ai un doute sur la nature du pas de vis: gauche ou droit? A priori, tout laisse penser que le dévissage se fait de manière conventionnelle, c'est-à-dire dans le sens anti-horaire, mais il y a un petit croquis suspect dans la RMT qui m'incite à penser l'inverse.



Cependant, en l'absence de précisions de la part de cette même RMT, je vais parier sur un pas à droite des plus classique.

Ensuite, vu l'effort que je dois appliquer au dévissage, pour l'instant infructueux, je commence à avoir du mal à retenir le moteur sur son chariot. Il a donc fallu que j'improvise un support fixe pour enfin laisser parler les muscles.
A noter que le moteur ne tient que par trois vis dans le cadre, ce qui limite les possibilités de fixation d'un support. J'ai tout de même réussi à faire quelque chose d'utilisable.



Les plus assidus auront reconnu les supports que j'avais utilisé pour la DR.

Les choses sérieuses peuvent commencer: exit les clés à oeil 12 pans et le cliquet, j'attaque avec une clé à pipe 6 pans Bost de 17 et un tube de 120 cm. Le tube plie un peu mais ça vient enfin... dans le sens anti-horaire, ouf!

Il faut maintenant décoller le rotor de l'axe du vilbrequin, qui est conique (ta mère désolé la journée a été longue). Pour y parvenir, un filetage existe au centre du rotor dans lequel on y visse un outil Kawa spécial pour ça.



Il paraît aussi qu'on peut utiliser la vis de la roue arrière, mais elle est restée chez mon collègue. Bien entendu, c'est un pas de vis différent de tout ce que je peux lui présenter, je commence à désespérer... Quand soudain je me souviens qu'une vis m'avait intrigué, il s'agit de celle du rive-chaîne que j'ai acheté au printemps dernier.



On dirait qu'elle a été faite pour ça! Il suffit de la visser à fond, de lui donner un coup sec de marteau et ça vient tout seul.



Vous aurez noté que la vis du balancier d'équilibrage est déjà déserrée, car une fois le rotor déposé il devient difficile de le faire.

Une fois le pignon d'entraînement, le rotor et les chaînes de distribution déposés, le vilbrequin est complètement libre.







Visuellement et au toucher, le vilbrequin n'a aucun jeu anormal et tourne très bien. Bien sûr, l'idéal serait d'avoir un comparateur et de déposer le vibrequin, mais là franchement je ne crois pas qu'il soit nécessaire de le le faire, désosser le moulin, ouvrir les demi-carters, trouver quelqu'un équipé des outils de mesure, etc. Je prend la liberté de sauter cette étape.

Salut, maitrecourt
Moi aussi j’ai suivi tes (mes)aventures sur DRmania !
Pense à ne pas faire la même chose avec le VN.
Au fait tes impressions sur ce moteur, plus dur ou plus facile que sur le DR (excepté que ce soit un bicylindre) ?
Toujours au top pour les reportages photo et les tutos. Cela manqué ici.
Je te souhaite une bonne continuation et ton pote a de la chance de t’avoir.
Au fait si tu vois des modifs potentielles à faire, n’hésite pas à nous en faire part.
Slt et A+

impressionnant,

Mours42 a écrit:

Salut, maitrecourt
Moi aussi j’ai suivi tes (mes)aventures sur DRmania !
Pense à ne pas faire la même chose avec le VN.
Au fait tes impressions sur ce moteur, plus dur ou plus facile que sur le DR (excepté que ce soit un bicylindre) ?
Toujours au top pour les reportages photo et les tutos. Cela manqué ici.
Je te souhaite une bonne continuation et ton pote a de la chance de t’avoir.
Au fait si tu vois des modifs potentielles à faire, n’hésite pas à nous en faire part.
Slt et A+

Mours, et t'en fais pas pour l'huile, ça m'a servi de leçon.

Il n'y a rien de plus compliqué sur ce moteur-ci que sur celui de la DR, hormis un cylindre supplémentaire. Ce serait sans doute différent si c'était un bicylindre en ligne par exemple.
Pas de modifs prévues, mon collègue a cette moto depuis longtemps et il a déjà fait tout ce qu'il avait envie de faire dessus.

Si mes tutos te manquent, tu peux faire un tour sur le forum FZXforever ou Shiver, les liens sont dans ma présentation.



J'en reviens au sujet. Tant que j'y suis, je vais vérifier l'état des silentblocs du balancier d'équilibrage. Ils assurent l'entraînement du balancier par le pignon en apportant un peu de confort.
Il y en a six: quatre ronds et deux crénelés.



Le trait rose sur l'arbre sert de repère pour caler le balancier au remontage, histoire de ne pas augmenter les vibrations du moteur!





J'ai bien fait de vérifier l'état des silentblocs: un rond commence à partir en miettes et les crénelés sont fendus.

Chapeau bien bien bas!!!!!
Bien détaillé et super instructif!!!!

En attendant la soupape manquante et les silentblocs, je vais m'occuper de la culasse du cylindre avant.

Je commence par déposer les soupapes à l'aide de mon outil haut de gamme payé très cher.



Il vaut mieux éviter de mélanger les pièces, pour ça rien de mieux qu'une boîte à casiers.



Les soupapes sont un peu "crouteuses", mais à plus de 60000km ça ne m'étonne pas trop.



La petite à croûte blanche est à l'échappement, et la grande à croûte noire à l'admission.



Je vais pas les remonter comme ça, j'ai heureusement une solution rapide pour les nettoyer.
Je protège la queue avec un bout de ruban adhésif (ici en papier pour peintre).



Je place la soupape dans le mandrin de la perceuse à colonne, que je serre à la main.



Tandis que la soupape tourne, je lui passe de la toile Emeri fine de haut en bas (sans tirer comme un âne, bien sûr).



Côté culasse, rien à signaler: les sièges de soupape sont réguliers, ni trop fins, ni trop larges (approximativement 1mm). La chambre a tout de même droit à un brossage sommaire.



RAS non plus sur l'autre face.



Je peux la ré-équiper avec de nouveaux joints de queues de soupapes. J'ai aussi déglacé les paliers d'arbre à came avec du papier grain 2000 imbibé de dégrippant.



Je n'ai plus de photos à partir de là, j'avais les doigts pleins d'huile. Il n'y a de toute façon rien de spécial, le remontage se fait à l'inverse du démontage et il n'y a pas un trop grand nombre de pièces, comme on peut le voir sur les vues ci-dessous.

A tout hasard tu n'étais pas fan de lego technic étant plus jeune???

Comment t'as deviné??!!

Je peux passer au remontage du cylindre avant.
Ne pas oublier les pions de centrage sur les gougeons de gauche.



Avant de monter le piston, il faut tiercer les segments comme c'est indiqué dans la RMT.



Bien entendu, le piston a été nettoyé et contrôlé, pareil pour les segments. Les mesures indiquent une faible usure, pas mal vu les km de la bécane!
Le piston porte encore quelques traces brunes mais elles ne sont pas en relief. Le nettoyage a surtout porté sur les gorges des segments et sur tout ce qui pouvait être collé sur le piston.

Au remontage du piston, bien huiler l'axe ainsi que le piston et le pied de bielle. L'axe doit rentrer à la main sans forcer. Si ce n'est pas le cas, c'est que quelque chose ne va pas. Ne pas oublier les clips à chaque extrémité de l'axe dans le piston.
Installer le joint d'embase en papier du piston en huilant les deux faces.



Le cylindre a été déglacé au papier grain 2000 imbibé de dégrippant, essuyé, puis intégralement huilé. Le piston et les segments sont eux aussi huilés.
Pour rentrer le piston dans le cylindre, pas besoin d'outils car l'embase du cylindre est évasée. Il suffit de jouer avec les segments en poussant le piston et ça rentre tout seul.



Avant de poser la culasse, placer les pions de centrage, le joint de culasse, le tube de graissage et les patins de guidage de la chaîne de distribution. C'est là aussi qu'il faut replacer la chaîne et le tendeur sans son ressort, ce que j'ai oublié de faire sur la photo.



La culasse tient avec six écrous, une vis, et deux écrous borgnes par en-dessous. Il y a aussi un écrou borgne au bas du cylindre. Les serrer à la main...



... Puis à la clé dynamométrique au couple indiqué dans la RMT.



Dans la foulée, j'ai aussi remonté l'ensemble piston-cylindre arrière de la même manière. La culasse est juste posée dessus pour éviter de laisser traîner les pièces en attendant que la dernière soupape arrive.



Bonus:

ça c'est du tuto!!! super détaillé

beau boulot

N'ayant toujours pas les dernières pièces, je fais un peu de nettoyage.
D'abord les carters, qui seront remontés provisoirement.



Au passage, je remplace une vis qui tirait la gueule (eh oui c'est une custom, c'est tape-à-l'oeil, faut pas négliger ce qui se voit! ).



Vidange du reste d'huile au fond du carter et vérification de la crépine, qui était propre.





Puis nettoyage du bas moteur qui en avait bien besoin. A l'avant, j'ai elevé des kilos de cailloux coincés derrière le démarreur.



A l'arrière, j'ai utilisé une spatule pour enlever la couche de cambouis tout autour du PSB.



Au final, c'est bien plus agréable de bosser sur un support propre, mais j'ai tout de même les ongles noirs malgré les gants.

Après une semaine de congé à Annecy, me revoilà!

J'ai fait quelques rando dans le coin, c'est autre chose que les Vosges.



Hier, j'ai cherché tout ce qu'il me manquait chez Kawa. Enfin presque, la soupape d'admission est temporairement indisponible. Faiche.



J'ai aussi reçu de quoi remplir mon frigo de secours dans ma cave. On sait jamais, des fois qu'il y ait une pénurie...




Je peux déjà ré-équiper le balancier d'équilibrage.



La différence est nette; avant, il y avait un jeu de 1-2 mm alors que maintenant ils sont coincés.

Le balancier se place en alignant le repère frappé sur le trait rose.



Puis on peut placer le pignon et la vis de serrage avec du frein filet.



Pour serrer correctement la vis de l'arbre du balancier, l'idéal est de remonter le rotor d'alternateur et de serrer la vis de celui-ci.



C'est là qu'il m'est arrivé un petit désagrément... J'ai commencé par serrer la vis du rotor à 155Nm puis celle du balancier à 70Nm. Sauf qu'en passant d'une vis à l'autre, j'avais la tête ailleurs et j'ai oublié de régler la clé dynamométrique à 70. C'est une Facom mais elle ne se règle pas automatiquement, c'est scandaleux!
Bref, ce qui devait arriver arriva.



Ca m'a découragé... J'avais envie d'arrêter là pour aujourd'hui lorsque je me suis souvenu qu'il y avait du frein filet tout frais. Il faut donc sortir la vis tout de suite sinon demain ce sera mission impossible.

La suite au prochain épisode.

pas de bol sur ce coup

Suite à ma connerie d'hier, voici un petit tuto pour sortir proprement une vis cassée.

Petit aperçu d'une partie des instruments de torture.



Comme l'action se situe dans le moteur, placer des chiffons autour de la zone de travail pour éviter d'envoyer de la limaille partout. Puis pré-perçage avec un foret centreur 3/6mm.





Perçage avec un foret de 6mm.



Ne pas percer comme un bourrin en une fois. Il faut s'arrêter souvent pour balancer une giclée d'huile de coupe. Ca prolonge la durée de vie du foret et ça évite une chauffe excessive, et donc une dilatation trop importante de la vis (ce qui la rendrait encore plus difficile à sortir).





Une fois le trou assez profond, on peut tenter l'extraction de la vis à l'aide d'une queue de cochon (ou tourne-à-gauche).



Le reste de la vis est venu très facilement, et l'arbre du balancier n'a pas eu la moindre égratignure.



Je suis bon pour en commander une nouvelle, car bien entendu le filetage est spécial.

En attendant la nouvelle vis et la dernière soupape ui se fait désirer, je vais jeter un oeil au carbu.



Le voici sans la cuve et le couvercle, un peu crados à l'extérieur, ce qui n'est pas très grave, mais également à l'intérieur, ce qui est déjà plus gênant.





Si la membrane est en très bon état et toujours souple, en revanche le boisseau est bien marqué...



... Ainsi que son logement.



L'aiguille ne présente pas de trace anormale.



En commençant à démonter le carburateur, j'ai voulu vider le reste d'essence présent dans la cuve en ouvrant la vis de purge prévue à cet effet, mais rien est sorti. Je me suis dit que ça a du s'évaporer. Sauf qu'en ouvrant la cuve, je m'en suis foutu partout! Lorsque j'ai regardé au fond, j'ai compris: cette VN a fait le Paris-Dakar!

J'ai commencé à nettoyer et examiner les différentes parties du carbu.

J'ai passé le boisseau à la laine d'acier triple zéro.





J'en appelle aux spécialistes du carbu: les traces d'usure aux coins du boisseau ont-elles une incidence sur le fonctionnement?


Pour le reste, tout semble bon.



Ici aussi j'ai passé un coup de laine d'acier, ça fait tout de suite plus propre.



Puis j'ai passé tous les orifices à la soufflette.

Je peux désormais remonter soigneusement le carburateur.
Je le remonte tel quel pour l'instant, comme il est très facile d'accès lorsqu'il est monté sur la moto ce ne sera pas un problème pour intervenir dessus en cas de soucis.

Mise en place des flotteurs et des gicleurs.



Contrôle de la hauteur des flotteurs comme c'est indiqué dans la RMT.



Dans mon cas le flotteur est à 16mm, je ne vais donc pas y toucher car il est tout à fait dans les tolérances.



Voici le carbu avec cuve, couvercle, support de gaines et tirette de starter, prêt à être remonté.





Je n'ai volontairement pas touché à la vis de richesse, je verrai s'il y aura lieu d'y toucher lorsque le moteur tournera.

C'est vraiment un régal de te lire et de suivre l'évolution de ce tuto
Chapeau bas François !!!!

Slt François,

c'est vrai !
- c'est clair , bien illustré, prendre le temps d'y faire !!
et ça rend vraiment service
bravo a Toi !!
rg

Comme Olivier, Manu et tous les autres

Bravo et Merci de nous faire participer a ton super boulot

C'est plus qu'instructif et on se rend compte grace a toi qu'on peut faire pas mal de truc nous même.

Enfin pas tout quand même

Chacun selon son niveau ...

Super boulot
Super reportage
Encore bravo

Bernard

sacré taf et super détaillé, chapeau